Alexandre MAUBERT
Né en France en 1981 - Vit en France et au Japon
Les trois photographies d’Alexandre Maubert ont été réalisées selon un processus de destruction partielle visant à la fois à les rendre inopérantes en tant que témoignages authentiques et à les faire basculer vers une forme allégorique d’un évènement historique majeur. En effet, ces photographies sont issues d’une série intitulée Le Temps d’après, dont le point de départ est un accident : à l’occasion d’un voyage au Japon en 2012, Alexandre Maubert transporte avec lui quinze pellicules dont les images sont malencontreusement dégradées lors de leur passage dans le scanner aux rayons X du portique de contrôle de l’aéroport. Les images fixées sur la pellicule irradiée sont irrémédiablement altérées mais révèlent un potentiel insoupçonné, tant dans la dimension picturale qu’elles font ainsi apparaître que dans la puissance allégorique que ce rayonnement développe (au sens le plus littéral du terme) dans le contexte mémoriel de ce pays autrefois dévasté par le feu nucléaire. Alexandre Maubert décide d’exploiter ce processus d’altération en faisant volontairement passer ses pellicules photographiques sous les rayons X à chacun de ses voyages au Japon. Le processus de révélation des images par brûlures successives renvoie, de manière assez implicite, aux catastrophes d’Hiroshima et Nagasaki. Les titres des photographies sont aussi étroitement référencés, à l’instar de Soleil rouge, inspiré par le titre du film Sans soleil, réalisé en 1983 par Chris Marker, dont le sujet porte en partie sur la civilisation japonaise.