« Après la seconde guerre mondiale, aux contours des années 50 la représentation du corps va se trouver libérée, mise en scène d’autres manières, parée d’autres atours par des artistes, peintres ou sculpteurs, en quête d’une nouvelle liberté. Un sentiment neuf surgit. Une manière d’être, de vivre, de penser, voit le jour, en dehors des écoles et des mouvements. Les questionnements de la pensée permettent de s’attaquer à un corps sacralisé pour lui donner d’autres valeurs symboliques.
Les certitudes sont ébranlées, et transparaît alors dans la représentation « d’un corps inattendu » les fragilités de la vie mais aussi celles de l’âme. Les créateurs de ce temps tissent ainsi de nouvelles présences. Ils ouvrent des voies insoupçonnées fortes et généreuses, et livrent, sans complexe, la possibilité d’exprimer un corps parfois malmené qui va retrouver une autre grandeur, une autre beauté, pour une autre vérité.
Adami, Alechinsky, Baselitz, Basquiat, Chagall, Dubuffet, Freud, Giacometti, Klein, de Kooning, Leroy, Lindner, Miro, Moore, Pei-Ming, Picasso, Pignon-Ernest, Raysse, Rebeyrolle, Richier, Rouan, Saura, de Staël, Szafran, Tapies, Ubac, Velickovic seront présents dans cette exposition avec des uvres majeures afin dexprimer l’idée d’un corps inattendu. »
Jean-Louis Prat
Vue de l'exposition
Une simple question de temps
Pendant cinq mois, le musée Anne-de-Beaujeu accueille des œuvres de la collection du Fonds Régional d’Art Contemporain Auvergne en adoptant un mode qui se veut être celui du dialogue, de la confrontation et de laffinité entre les œuvres du passé et celles, plus récentes, qui constitueront le patrimoine de demain. Par sa nature, le musée conserve et met à portée de chacun ses collections dans un souci d’affirmation de sa fonction éducative et culturelle au sein de la cité. Faire dialoguer la collection classique et le fonds contemporain de deux institutions implantées dans la même région relève de la volonté de marquer les complémentarités historiques et intellectuelles des rôles respectifs joués par le musée Anne-de-Beaujeu et le FRAC Auvergne, tout en soulignant l’indéniable continuité unissant la création des siècles précédents et celle qui nous est contemporaine.