Depuis leur rencontre à lÉcole des Beaux-Arts de Dijon et le début de leur œuvre commune au début des années 2000, les peintures figuratives d’Ida Tursic et Wilfried Mille interrogent la question de la peinture et son sujet, du visible et sa représentation, du comment peindre et quoi peindre. Leurs peintures, leurs aquarelles et leurs gravures « recyclent » des images préexistantes extraites de magazines, de films, de sites internet ou d’autres médias. Celles-ci sont recomposées par ordinateur et peintes sur un support traditionnel de toile, ou récemment de bois ou de papier.
Ida Tursic et Wilfried Mille représentent des scènes où se côtoient le glamour, la pornographie, des natures mortes, des paysages ou des extraits de film. Ils explorent également les possibilités de l’abstraction avec des peintures proches de lopart, avec d’autres dues au hasard notamment réalisées à partir de leurs palettes recyclées.
Leurs œuvres sont souvent brouillées par l’utilisation de jus argentés, de grilles, de dégoulinades de peintures masquant plus ou moins le motif, mettant ainsi à distance le sujet. Récemment, ils ont également produit des images stéréoscopiques en 3D. L’utilisation de ces procédés laisse apparaître leur volonté de ne pas représenter la réalité mais limage médiatisée de celle-ci, et manifeste un certain humour, voire un regard décalé sur leur propre travail.
Vue de l'exposition
Les Affranchis
Réalisée à l’invitation de lEspace Paul Rebeyrolle, cette exposition présente des œuvres choisies dans les collections du Fonds Régional d’Art Contemporain Auvergne.
L’exposition emprunte son titre au film de Martin Scorsese Les Affranchis (Goodfellas, réalisé en 1990). Affranchis, les peintres le sont assurément. Affranchis, indépendants, passant outre les préjugés qui voudraient que la peinture ne soit que l’expression moribonde dune tradition vieillissante. Affranchis, les peintres le sont à coup sûr, ancrés dans la tradition pluriséculaire de la peinture pour mieux la transgresser.